PHILOTHERAPIE

PHILOTHÉRAPIE : Article N°24 : Ce qui dérange avec la théorie des genres

La théorie des genres dérange. Pourtant cette théorie est loin d’être nouvelle et fait reparaître, sur le fond, cette ancienne question de l’inée (ce que l’on a dès la naissance) et de l’acquis (ce que l’on acquiert par suite, par l’expérience ou encore l’éducation). Ce n’est pas en elle-même que cette théorie des genres pose actuellement problème mais en raison d’un certain contexte politique et de questions plus directement liées à l’éducation nationale. C’est seulement hors de ces deux contextes que la question se pose pour elle-même, c’est-à-dire philosophiquement. C’est de ces trois points, de ces trois dimensions qui entourent la théorie du genre qu’il va être question. Pour commencer je ferai une analyse de cet échange entre Nicolas Domenach et Eric Zemmour, l’un représentant la gauche en raison de son parcours journalistique (notamment à Marianne dont il est aussi le fondateur) et Eric Zemmour la droite ne serait qu’en raison de la défense de la position de ce parti. L’important pour moi ne sera pas tant de prendre position mais de rendre compte de l’argumentation afin de la commenter et parfois de la compléter. Cette analyse m’amènera à la dimension politique de cette nouvelle polémique pour comprendre les enjeux politiques plus profonds qui sous-tendent la question de l’enseignement de la théorie des genres en biologie.

Ainsi 80 députés de la majorité UMP se sont opposés à un tel enseignement et ont donc demandé la suppression de cette fameuse théorie dans les manuels de SVT. Cette théorie soutient que c’est davantage le contexte socio-culturel qui déterminent les genres masculin et féminin plutôt que les données biologiques innées que sont disons, le pénis et le vagin (il faut ici admettre que cette détermination biologique est bien plus riche et complexe, que cette détermination ne se réduit pas aux seuls organes sexuels). Monsieur Copé, secrétaire général de l’UMP dénonce la présence de cette théorie dans les manuels de SVT car « présentée comme vérité scientifique ». C’est ce que soutient aussi Zemmour et tous deux ont raison sur cette chose, qu’il ne faut surtout pas confondre l’une et l’autre de ces connaissances. C’est-à-dire que ni nous ne devons ni nous ne pouvons confondre la biologie et cette théorie des genres car si la biologie est une science, cette théorie des genres est une théorie sociale, une idéologie. J’y viendrai plus après en faisant la distinction entre une idéologie et une théorie scientifique. Mais déjà faut-il savoir qu’une idéologie a cela de différent avec la théorie scientifique qu’elle n’admet pas de falsifiabilité. Une idéologie comme celle ne Marx ou de Freud absorbe en elle-même et donc enferme toute réfutation, toute erreur et donc toute falsification. Un psychanalyste ne vous trouvera-t-il pas une maladie ou tout au mieux un symptôme si vous lui dites que vous n’êtes pas du tout convaincu pas sa pratique ?

Avant de poursuivre sur cette question de l’idéologie et de la science, revenons à cette théorie des genres elle-même. Comme le dit Zemmour, c’est une question très ancienne, celle de savoir si la nature nous détermine entièrement (notre raison vient de dieu, mon corps d’homme me détermine à être tel etc.) ou si c’est l’Homme qui se fait, par la culture, l’apprentissage, l’expérience etc. Et depuis longtemps aussi on sait que si certaines choses sont innées comme notre sexe biologique, l’inné ne détermine pas notre existence, notre vécu, en tout cas pas totalement. Aussi la nature a-t-elle fait l’Homme de telle sorte que celui-ci a fini par se faire lui-même. Mais se fait-il sans nature ? Comme le dit Zemmour on sait qu’il y a les deux, on sait aussi, et en biologie, que les conditions historico-géographiques peuvent elles-mêmes agir sur l’ADN, d’où l’adaptation de certaines espèces à leur environnement. Aussi peut-on comprendre cette citation très bien choisie par Zemmour de Blaise Pascal, : « La nature est elle-même une coutume, comme la coutume est une seconde nature ».

Et celui-ci accuse ensuite la gauche de marginaliser la biologie et donc la science. Il est vrai que le fait de mettre ensemble ces deux enseignements pose problème. Car si la science ne cherche pas une vérité absolue, elle constitue la démarche qui assure le plus et de façon objective de s’en approcher. Car si l’on a un minimum de connaissance en biologie, que ce soit en anatomie, en physiologie ou encore en génétique on sait d’une part que cette science a fait beaucoup de lumière sur le vivant et qu’elle permet même des réflexions extrêmement poussées en philosophie. En cela d’une part la biologie n’a rien de marginale dans la compréhension du vivant et de sa sexualité. D’autant plus qu’il ne faut pas oublier que cet enseignement concerne des enfants. Mais je reviendrai sur l’importance de cet enjeu. L’idée que le fait d’être homme ou femme soit une construction sociale pose aussi problème selon Zemmour au sens où « l’exception devient la norme ». En effet il fait ici et plus après aussi référence à l’homosexualité, aux transsexuels ou encore à la féminisation de la société. Il a raison dans le fait qu’une telle théorie, celle des genres, met à égalité ce qui ne l’est pas lorsque l’on part de la biologie. Et la norme dont il parle est celle de la sexualité d’un homme et d’une femme qui permet la procréation. C’est une norme biologique irréfutable, en tout cas jusqu’à preuve du contraire. Car la norme humaine de procréation est celle d’un homme et d’une femme. En revanche, si l’exception n’est pas la norme, la norme n’exclue pas l’exception. La norme doit donc être distinguée de la loi. La loi est rigide car elle ne fait pas d’exception alors que l’exception peut participer d’une norme. En ce sens il est possible notamment de réfuter l’argument selon lequel l’homosexualité n’est pas « naturelle ». Car la nature est normalisatrice (elle produit des normes) et non pas législatrice (production de lois). Bien que ce ne soit pas la question qui nous intéresse en premier lieu je tenais à reprendre ce propos de Zemmour pour corriger ce que ses propos pourraient dire en négatif, c’est-à-dire sous-entendre.

Suite à quoi N. Domenach répond qu’« il n’y a pas de vérité biologique établie ». Certes la science ne dit pas la vérité mais essaie de s’en approcher par la démarche scientifique, la démarche de connaître. Par conséquent s’il n’y a pas de vérité biologique établie, il y a toutefois des connaissances biologiques établies, et pas des moindres.

Enfin, N. Domenach dénonce derrière la position de Zemmour et de toute la droite (les droites?) une « chasse sournoise aux homosexuels ». Sans exagérer en parlant de chasse, il est vrai que pour les droites la question homosexuelle met soit dans l’embarras soit dans des temps éloignés et obscurs. Mais Zemmour fait une distinction intéressante entre « l’homosexualité » qu’il définie comme pratique sexuelle et « l’idéologie gay » qu’il désigne à raison comme « communautariste ». Alors précise-t-il qu’il s’agit de combattre la communautarisme gay et on est en droit de le faire et non pas l’homosexualité qui n’est qu’une pratique sexuelle normale et selon lui « ancestrale ». Ceci nous conduit donc à la dimension politique de la polémique due à l’enseignement de la théorie des genres en biologie, bien que tout l’échange ait déjà été fortement pigmenté par la politique, ne serait qu’au regard des profiles très politisés des deux intervenants.

Endoctrinement communautariste et obscurantisme sexuel :

S’il est bien un endroit où il ne doit pas être question de politique c’est bien l’éducation nationale. Politique, sexe, mort et religion sont des thèmes proscrit car l’Etat n’a pas à dire au peuple ce qu’il doit penser sur ces plans. C’est-à-dire que l’Etat n’a pas à se prononcer sur les questions métaphysiques, sur ce que doit être le bonheur, la vérité, la croyance ou encore la morale pour le peuple. Et pourtant l’éducation nationale est à la fois objet politique et politiquement investie. Objet politique car la manière d’éduquer et le contenu de l’éducation est naturellement objet politique (il s’agit d’une éducation « nationale »). Pour autant l’éducation « nationale » n’implique pas la transmission de valeurs politiques et donc aucun parti n’a le droit de la prendre en otage. C’est néanmoins ce que fait la gauche depuis des dizaines d’années, que ce soit par les méthodes de pédagogie, le contenu des programmes et plus idéologiquement par l’égalitarisme qui a eu et a pour effet ce fameux nivellement par le bas. Ou encore, elle a introduit cette idéologie éducative consistant à penser que les élèves peuvent apprendre par eux-mêmes, ou que l’éducation nationale doit être « au service » des enfants selon les propos récents de Martine Aubry. Cet appauvrissement de l’éducation nationale par l’abandon de l’excellence et donc des exigences incite aussi chacun à penser qu’il peut apprendre par ses propres moyens, et à penser de la même façon. Plus d’exigences, plus d’élite intellectuelle, tout le monde est savant à partir du moment où il sait et l’opinion générale finit par penser que les études ne servent à rien, que la science est marginale si ce n’est seulement technicienne. De fait c’est à chacun sa vérité. Si je crois en dieu, j’ai raison car « je sais ». Si je détiens une connaissance vraie alors j’ai raison, j’ai une « vérité », une parmi d’autres, parmi celles des autres qui ont donc autan raison que moi. L’éducation nationale finit ainsi par conduire à un relativisme culturel ou il suffit de savoir pour être savant. C’est une stratégie de division, on ne partage plus un savoir commun mais un relativisme ambiant où celui qui sait le plus ou semble le plus savoir a raison. Mais il ne faut pas non plus penser que l’on puisse avoir tort puisque l’on a tous plus moins de vérité en notre possession. Nous n’avons par là plus la possibilité d’avoir tort. On ne peut plus critiquer la religion qui constitue une possession de vérité individuelle regroupée en communauté. On se fait toutefois un plaisir de critiquer les domaines scientifiques car elles prétendraient détenir la vérité (bien que ce ne soit pas l’ambition de la science mais bien plutôt des religions révélée). Ce relativisme est aussi la base du communautarisme. Car au lieu de se constituer un système de connaissances on fonde une sorte d’idéologie individuelle plus ou moins complète, pertinente et proche de la réalité d’où les « je pense que, je crois que, à mon avis » car l’idéologie est faite de convictions, d’idées vagues, de croyances le tout parfois constitué en doctrine. De fait, en relativisant ainsi le savoir la gauche endoctrine à travers l’éducation nationale. Car ce relativisme a des bornes bien marquées par des prescriptions telles que l’antiracisme ciblé, la proscription de toute différentiation embuée par un droit à la différence lui aussi bien ciblé. Ce relativisme du savoir tue donc le savoir et s’accompagne d’une instauration du communautarisme « racial » et sexuel : « SOS racisme », « SOS homophobie », « 119 enfance maltraité » etc.

Avant d’en revenir à la question de la sexualité et des genres qui nous intéressent d’abord, je tiens à dire une dernière chose concernant ce relativisme. Car cette démarche ou position du « à chacun sa vérité » se réduit peu ou proue à dire que « tout est relatif ». Mais dés l’instant où je dis que tout est relatif, ma position même de dire « tout est relatif » devient relatif, et donc elle ne tient pas. Il n’est ni cohérent ni solide de dire que tout est relatif, c’est faux et il faut s’attacher à une rigueur, celle placer un objet commun entre nous tous pour nous rattacher à quelque chose de véritablement solide : la démarche objective de connaissance ; la scientificité. Et cela cette démarche s’entreprend déjà par ce que j’appellerai une « auto-réfutabilité », c’est-à-dire savoir admettre que l’on ne sait pas, que l’on a tort etc. (Socrate, « ce que je sais c’est que je ne sais pas »).

Pour en revenir au domaine sexuel dans la politique de gauche il y est question non pas de dire que les homosexuels sont « comme tout le monde » au sens où un individu ni ne se réduit ni ne se définie par sa sexualité mais bien plutôt de défendre un droit des homosexuels à être tels. Il s’agit là encore d’un droit à la différence. Et c’est ce qu’a fait ce parti en parlant de « communauté gay ». Le droit à la différence prive les individus concernés de pouvoir être normal, d’être intégré à la norme et d’y participer. Pour preuve, il est contradictoire de se revendiquer comme « normal » en ne mettant en avant que sa différence, par exemple en organisant une Gay Pride. Il s’agit de dire « nous voulons être comme vous » tout en se marginalisant et en montrant tout ce en quoi ils ne sont pas comme les autres. C’est ce que fait le communautarisme, il prétend donner plus de droits à une communauté en raison de son droit à être différent, et un droit contradictoire à ce qu’il prétend revendiquer, il faut le rappeler. Pourquoi cela arrange-t-il la gauche ? Parce que c’est une stratégie électoraliste. On promet à des communautés telle chose, par exemple le mariage, à telle autre autre chose, la construction de mosquées etc. Ainsi s’assure-t-on de donner du pouvoir à ces communautés pour que celles-ci aient intérêt à le rendre en retour par le vote.

Ainsi voit-on ce qu’il se cache sous cette insertion de la théorie des genres dans les programmes de science. C’est-à-dire que cet enseignement s’inscrit dans la longue stratégie de communautarisme, s’agissant ici de montrer que le savoir sexuel dépend des conditions socio-culturelles et donc du vécu individuel plus que d’un savoir biologique aride qui réduit le genre au sexe biologique. Comme nous l’avons vu cela est faux et montre la stratégie socialiste vis à vis de l’éducation nationale.

Et cela a pour ainsi dire d’autre conséquences. Car il semblerait qu’à l’autre bord, celui de la majorité gouvernementale, ces questions n’aient pas été souvent posée. Lorsque l’on a pu entendre dans les médias les « arguments » expliquant leur position contre la mariage homosexuel le simple fait qu’un de ces députés ait défini l’homosexualité comme « un fantasme sexuel » montre le niveau intellectuel quant à ces questions. Si l’UMP tend à devenir de plus en plus communautariste elle fait cependant preuve d’un certain conservatisme sexuel. Il faut savoir ce que l’on entend ici par conservatisme car le FN aussi est conservateur sur ce sujet. Oui je parlerai aussi du Front Nationale car qu’on le veuille ou non il compte en politique et présente une argumentation qui a ses failles mais qui lui est propre. Ainsi le Front National est aussi conservateur mais de façon disons lucide, avec un choix de société qui, s’il peut et a de quoi ne pas plaire à l’opinion est cohérent. L’UMP est dans un conservatisme sans réflexion, celui de la gêne, de l’incompréhension et de l’ignorance de l’implication philosophique, sociale et
politique de la question du genre et de l’homosexualité. C’est en ce sens que l’on peut parler d’obscurantisme sexuel. Car si Monsieur Copé a fait appel à un très bon argument dans l’extrait vidéo sus-présenté lui et les élus du parti ne présentent pas d’argumentation sur le sujet. C’est un tabou, on n’en parle pas, on l’évite, on est pas à l’aise et surtout, on ne se sent pas concerné.



Le Front Nationale on le sait s’oppose à toute forme de communautarisme. En cela non seulement il est cohérent mais il a raison car il faut défendre le droit des citoyens sans distinction d’origine, de religion ou de sexe. Ce en quoi il cesse d’avoir raison c’est en refusant le droit de mariage. Car ce n’est pas seulement une revendication communautaire mais un vrai problème de fond. Le FN réclame une égalité de droit contre une inégalité des droits selon les communautés, soit. Mais alors le mariage, au sens d’union civile n’a pas à être refusé car l’égalité de droit implique que tous citoyens puisse disposer et jouir de ce droit sans distinction de sexe, le droit de s’unir civilement. De fait le droit français fait une distinction de sexe puisqu’un couple homosexuel ne peut se marier alors qu’un couple dit « normal » le peut. Le FN est donc pris en étau car appliquer cette égalité républicaine implique en contexte de donner droit à une communauté. Et donner du pouvoir à une communauté c’est la renforcer. En ce sens l’argument de la pente glissante fonctionne et accorder l’union civile c’est s’obliger à accorder l’adoption. Mariage et adoption sont les maîtres mots de la communauté homosexuelle et pourtant les deux n’ont pas du tout les mêmes implications. Aussi pour trancher le FN fait le choix d’une sorte de principe de précaution en favorisant l’égalité de droit. C’est-à-dire que les homosexuels, s’ils ne pourront se marier ne seront pas incités à se différentier car la sexualité est de l’ordre de la vie privée. Le citoyen n’a pas à revendiquer quoi que ce soit en lien avec sa vie privée d’une part parce qu’être citoyen c’est d’abord penser à l’intérêt général pour penser ensuite à son propre intérêt et d’autre part parce que l’Etat n’a pas à intervenir dans la vie privée de ses citoyens.

Aussi faut-il aussi être conscient du rapport complexe du Front National avec la religion chrétienne (bien qu’ils parlent plus subtilement « d’héritage » ou de « racines chrétiennes ») qui pose aussi un problème important dans le traitement philosophique et politique de ces questions.

Mais laissons cela de côté. Nous avons bien vu que cette simple théorie des genres dans les programmes de SVT fait ressurgir des intérêts et des stratégies politiques profondes, complexes, vastes et lourdes d’implications. En vue de l’analyse de ces trois partis on peut se demander s’il peut exister une bonne politique éducative, voir un choix de société à la fois concret, pertinent, juste, cohérent et compatible à des principes républicains : car l’éducation est « nationale ».

Laissons la parole à l’éducation nationale :

Recadrons à présent notre sujet. Nous voyons qu’en politique cette simple polémique de la théorie des genres conduit à des considérations et des analyses très générales. Si je me suis risqué à une critique sans gants des partis il n’a pas été question pour moi de prendre parti. Et je vais à présent m’écarter davantage encore de ce genre de risques en pensant plus directement l’implication de l’enseignement de la théorie des genres en biologie (bien que des liens pourront être fait avec les analyses politiques).

Et finalement on se rend compte au premier abord qu’il est plutôt positif d’insérer un tel enseignement car il s’agit d’insérer une dimension réflexive dans le programme de biologie. À cet égard on peut se demander quel est l’intérêt de parler de textes fondateurs en français à des enfants de onze ans en classe de sixième, première séquence de l’année sans expliquer en quoi ceux-ci sont « fondateurs », par exemple fondateur de quoi et vis à vis de quoi ou de qui ? On peut faire cette critique à toutes les disciplines de l’éducation nationale, les mathématiques, l’art, le français, l’histoire ou encore, la biologie. Cette volonté d’enseigner la théorie des genres a cela de positif qu’elle inclus dans le programme classique une dimension philosophique, ou au moins une ouverture à la philosophie. Le pénis et le vagin déterminent-ils à eux seuls l’identité sexuelle de l’homme et de la femme ? Comment penser le lien entre cette part biologique de la détermination sexuelle et la part du vécu des individus ? Voilà des questions intéressantes à poser pour éduquer la conscience scientifique mais aussi critique des élèves et ainsi investir la pensée consciente dans un élargissement du domaine biologique à celui du social, de l’anthropologie, de l’histoire, la philosophie voir la psychologie. Ainsi les lycéen ne seront-ils plus « naïfs » et mal à l’aise en étudiant la philosophie qui leur paraîtra déjà moins étrangère et on peut l’espérer, plus intéressante. Il faut bien entendu le faire à la mesure des capacités intellectuelles des niveaux concernés. Ceci permettrait aussi de montrer que les disciplines sont en lien les une part rapport aux autres, qu’elles se soutiennent et forment un tout finalement homogène et organisé : le savoir.

Si cette démarche est très positive il convient de rappeler le problème posé par la théorie des genres, le fait que cette dimension réflexive soit posée au sein même de la scientificité biologique. Car s’il y a un organicisme des savoirs, ceux-ci ont leur spécificités propres soit à leur objet, soit à leur méthode d’acquisition des savoirs. Car dans le cas de la théorie des genres il s’agit d’une idéologie alors qu’en biologie il est question de théories scientifiques. De fait deux possibilités s’offrent à nous pour dispenser cet enseignement d’ouverture au sein de la biologie.

La première possibilité consiste en effet à insérer la théorie des genres directement dans le programme de biologie, auquel cas faut-il établir clairement et distinctement la différence entre les connaissances des théories scientifiques et les conclusions de l’idéologie de la théorie des genres. A y regarder de plus près il s’agit de bien insister auprès des élèves sur la différence entre une théorie scientifique et une idéologie car elles n’ont pas la même valeur de vérité. Je m’explique.

La théorie scientifique obéit à des règles rigoureuses de scientificité, c’est-à-dire à des règles d’épistémologie (protocoles expérimentaux, réfutabilité etc.) dans le but de se rapprocher d’une connaissance objective.

L’idéologie est un système d’idées imaginées. Une scission nette et profonde s’opère déjà avec l’objectivité de la science. L’idéologie s’accompagne de croyances, de notions (idées générales, vagues), d’opinions, de convictions et peut même être constituée en doctrine. Une des caractéristique que l’on peut donc déduire quant à l’idéologie tient à l’absence de réfutabilité, de falsifiabilité. Ces deux critères de scientificité permettent de déceler des erreurs ou des théories fausses et de les éliminer pour conserver cette proximité scientifique avec la connaissance objective vraie. L’idéologie n’admet pas l’erreur mais l’intègre. Le psychanalyste trouvera toujours un moyen d’intégrer une critique ou une réfutation dans son système, par exemple en en faisant un symptôme. L’idéologie nazi se fondait sur un semblant de scientificité (la théorie des races) pour croire avec conviction (dur comme fer) en la pureté de la « race arienne ».

Par conséquent ce problème d’une telle cohabitation entre biologie et théorie des genres, entre théorie scientifique et idéologie est d’autant plus lourd d’enjeux que cette incompatibilité a à être assumée et bien traitée devant un « public » de jeunes élèves qui ne possèdent pas encore de véritable et authentique conscience critique. Car la philosophie non seulement s’accompagne d’une liberté de conscience mais cette liberté même s’acquiert par et à travers l’exercer ou l’enseignement de la philosophie. C’est pourquoi il est plus pertinent et efficace de choisir la seconde possibilité, celle d’exclure cette réflexivité pour la placer en dehors de la scientificité des SVT.

Car philosopher sur la biologie n’est pas l’activité première du biologiste et surtout de l’enseignant des SVT ! D’autant plus que le programme est conséquent et qu’en venir à bout n’est pas chose facile. Il faut bien plutôt admettre que la philosophie est la discipline qui est le plus à même d’effectuer cette tâche, celle d’enseigner la réflexivité. Car comme je l’ai dit une telle démarche de pensée dans les programmes nécessite une certaine liberté de conscience, c’est-à-die l’esprit critique et donc le doute (dont l’un des plus importants penseurs est Descartes), la mise à l’épreuve etc. Ce travail concerne bien celui du philosophe, de l’enseignant de philosophie.

Car il n’a pas cessé d’être question de « dimension réflexive » et donc de philosophie. Et en effet l’exercice philosophique est le plus à même à conduire un tel enseignement en l’accompagnant du doute ou encore de la pensée critique. Car on n’enseigne pas de doctrine à l’école ! Toute doctrine en philosophie doit être déconstruite pour donner lieu à une pensée autonome et libre. Libre au sens où elle ne se limite pas au cadre de l’idéologie et où elle doit toujours être en mesure d’investir les champs de réflexions nécessaires à sa démarche de compréhension et de connaissance.

La critique est donc une condition nécessaire à l’enseignement philosophique en général et de la théorie des genres en partuclier. Pour être plus concret il s’agit de donner des contre-exemples, de s’intéresser aussi à d’autres théories qui la réfutent etc.

La philosophie sert encore à quelque chose !

Parce que cette théorie des genres implique de véritables questions philosophiques. À partir d’une réflexion qui veut s’émanciper de l’insuffisante de la scientificité biologique, c’est-à-dire la théorie des genres, nous sommes philosophiquement conduit aux problèmes de l’identité de la conscience de soi ou encore à celui du déterminisme. En philosophie, cette tension entre une forme de déterminisme biologique et l’expérience individuelle s’établie en des termes différents bien que cette tension demeure la même. Il s’agit du lien entre l’inné (ce que l’on possède dès la naissance, par « nature ») et l’acquis (ce qui s’acquiert par l’expérience ou l’apprentissage pratique et théorique).

Pour prendre un exemple, le philosophe du XVIIIe siècle E. Kant dans l’Anthropologie du point de vue pragmatique, explique qu’au fond notre conscience dépend de trois choses : d’inclinaisons, de penchants et de tendances. Il définie l’inclinaison comme une détermination naturelle à être attiré par telle ou telle chose. Ainsi les inclinaisons constituent une part d’inné en nous. Nous pouvons mettre en rapport les inclinaisons avec ce que nous apprend la biologie, par exemple l’attirance d’un mâle et d’une femelle pour procréer. Néanmoins il n’y a pas que de l’inné mais aussi de l’acquis à travers les expériences individuelles. Le penchant réside donc dans ces expériences, dans l’habitude prise à l’accomplissement ou l’assouvissement de ses désirs. Les penchants sont liés à l’expérience et en ce sens ils peuvent selon Kant bousculer les inclinaisons. Par exemple un homme naturellement attiré par les femmes peut faire l’expérience sexuelle d’un homme et ainsi découvrir un penchant qui vient bousculer son inclinaison naturelle. Ainsi soit un penchant bouleverse soit il conforte une inclinaison. Enfin Kant définit la tendance comme un penchant qui tend à être exclusif en éliminant toute concurrence, ce que l’on appelle une passion, par exemple la folie amoureuse. On remarquera aussi que le lien entre les penchants et les tendances n’est pas nécessaire.

De fait et comme l’indique aussi Zemmour dans ce débat cette question est non seulement très ancienne mais aussi philosophique. Et une fois encore, la philosophie ne s’enseigne pas en biologie.

Si la philosophie ne s’enseigne pas en biologie, la biologie fait cependant partie des objets de la philosophie et plus précisément de la philosophie des sciences. Dans ce domaine de la philosophie on retrouve cette question de l’inné et de l’acquis, et de façon plus actuelle en génétique. La question est la suivante, à savoir si l’ADN détermine l’Homme et plus généralement le vivant. Non seulement ce n’est pas le cas mais la question se complexifie. Car l’ADN produit une base, le corps mais elle ne détermine pas la vie de ce corps. Plus encore la vie du corps, la durée et/ou les conditions historico-géographiques peuvent changer l’ADN. C’est ce que l’on appelle les mutations génétiques et plus généralement l’évolution du vivant. De fait l’ADN fait le vivant et le vivant à son tour agit sur son ADN, sur le hasard des mutations. Ce sont des questions bien complexes et bien plus que la façon dont je les présente mais nous pouvons voir que cette question se retrouve à nouveau au sein même de la biologie. De fait, ce que prétend apporter la théorie des genres nous reconduit à la biologie pour y répondre. La théorie des genres ne peut donc pas nier la biologie mais doit d’une part se fonder sur ses connaissances et conduire à trouver des pistes de recherches qui permet à la biologie d’avancer, de progresser. Aussi se pose-t-on par la suite des questions telles que celles des origines du vivant (le passage de la matière inerte à la matière animée), celle de savoir comment le hasard peut produire un tel ordre (avec la théorie darwinienne de l’évolution), comment le vivant évolue, fait sa norme et donc s’établie dans sa réalité comme « système auto-référentiel ». On voit bien que ce sont des questions très complexes déjà sur un plan scientifique et ensuite et dans le même temps sur le plan philosophique. Ainsi nous ne devons pas compliquer davantage les choses en mélangeant ces questions philosophiques dans le cadre de la biologie, car j’insiste là-dessus, tout ceci a vocation à être enseigné à de jeunes adolescents.

Conclusion :

En conclusion nous voyons bien que deux niveaux voir deux mondes se côtoient dans cette polémique de la théorie des genres. Le premier est bien entendu politique, avec les défauts et déficiences qui sont les siens et qui vient occulter de véritables questions qui se trouvent finalement être de première importance. Car il faut bien admettre que ce ne sont pas ces questions politiques qui permettent d’aborder et de comprendre les questions posées en biologie et en philosophie. Il était néanmoins important de les traiter car dans cette polémique le problème de la théorie des genres était d’abord objet politique, puis d’éducation nationale et enfin de philosophie. Et finalement ce qui était le plus en lumière, le politique, s’avère à présent être le plus sombre. Et ce qui semblait être le moins digne d’intérêt et le plus sombre si ce n’est invisible, la philosophie, se révèle finalement être le plus éclairant. Par là le politique pollue des questions qui ne la concernent pas. Soit il les pollue en les instrumentalisant au nom d’une stratégie politique et sociale de mauvais goût au PS, soit par ignorance et opinion à l’UMP, soit au FN dans l’urgence de son combat contre le communautarisme et son obscurantisme religieux. De fait la politique incite soit à accepter soit à refuser la théorie des genres. Cette incitation est mauvaise car la question n’est pas là. Se priver de la théorie des genres c’est se priver d’une démarche réflexive dans l’éducation nationale et l’accepter non seulement comme tel mais avec les motivations politiques qui sont celles du PS c’est faire de l’éducation une arme non seulement contre l’éducation elle-même mais aussi contre la nation. Aussi faut-il savoir tenir sa place et ses prérogatives. L’enseignant de biologie sait ce qu’il a à faire car il est justement enseignant et possède par là les connaissances nécessaires à cette fonction. L’enseignant en biologie n’est pas enseignant en philosophie (sauf cas où l’enseignant aurait un double cursus). Ainsi s’il s’agit d’enseigner la pensée de la biologie c’est à un enseignant compétant en ce domaine, la philosophie qu’il faut donner l’enseignement de cet autre domaine de connaissance. Mais alors une question difficile se pose, celle de la place et des prérogatives de la politique dans l’éducation nationale (vieille question aussi). Car prendre des décisions dans l’éducation nationale peut sembler ici être réservé à quelqu’un qui a des compétences dans les domaines de l’éducation. Mais ce « quelqu’un » qui doit avoir des compétences de l’ordre de l’éducation nationale (enseignant, chef d’établissement, philosophe etc.) doit aussi avoir en même temps des compétences « nationale » et donc politiques. C’est-à-dire qu’il faut à la fois ne pas politiser l’éducation et savoir bien plutôt la prendre comme objet politique. C’est une question importante et vaste. C’est en tout cas une piste de réflexion et de discussion intéressante que les politiques ne se posent d’ailleurs pas. Fort heureusement peut-être, car ce champs de réflexion n’est pas encore pollué des vices naturels et collatéraux des politiques si ce n’est du domaine politique en générale.

4 réflexions sur “PHILOTHÉRAPIE : Article N°24 : Ce qui dérange avec la théorie des genres

  1. Bonjour,

    Je me demande si ce texte n’est plus plus une tribune pour la droite réactionnaire qu’un texte à portée philosophique de nature à rendre compte, enrichir un débat et ouvrir la voie à la compréhension?

    S’agit-il d’une hypocrisie outrancière de votre part ou bien n’avez vous jamais eu l’occasion d’un texte argumentatif digne de ce nom (poncif des cours de littérature de tout niveau)?

    On aura bien compris « ce que soutient aussi Zemmour », « Comme le dit Zemmour », « Selon Zemmour »…A contrario la partie adverse semble avoir bien du mal à se faire entendre; un manque d’éloquence de sa part peut être?
    Dans tous les cas je vous encourage à vous passer des formalités d’usage et appeler simplement Eric Zemmour par son prénom. Nul doute qu’à votre niveau de familiarité, il ne vous en tiendra pas rigueur…

    De surcroît, on pourra se demander si la sociologie est à ce point vulgaire que vous ne daignâtes pas lui accorder le titre de science?
    Ainsi une théorie sociologique est évidemment ( comment diable pourrait-on seulement penser autrement?) une idéologie, de préférence de gauche (ces bolchéviques diaboliques!).
    Il est entendu que nationalisme et patriotisme sont de nature transcendantale et n’ont rien à voir avec une quelconque idéologie sournoise (c’est à dire socialiste…). Leur nature découle de l’absolu le plus pur, de la scientificité des lois bien connues de la nature car le Front National a raison (allez comprendre…).

    En parlant de cela, nul doute encore une fois, que l’opinion du Front National est d’une telle puissance métaphysique qu’on ne s’embarrasse pas de la soumettre aux règles du débat philosophique et de la dialectique.
    A moins que votre désir d’exprimer vos opinions péremptoires ne vous plonge dans la confusion entre votre avis personnel et les arguments du débat qui est sensé être commenté et critiqué?
    Montesquieu se retournerait dans sa tombe…

    Pour finir, il serait je crois plus intéressant pour vous de disserter sur des thèmes moins abstraits; ou que vous maîtrisez mieux, tels que : Le nationalisme et le patriotisme sont-ils un communautarisme d’Etat?

    Bien cordialement,

    Alcyon

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    • Alcyon,

      Bonjour et avant tout merci pour cette réaction. Voyez-vous, à la base même de ce site, j’ai eu soin de distinguer deux niveaux qui se matérialisent par deux rubriques ; « Philopure » et « Philothérapie ». Comme je l’explique très simplement dans ma présentation « Qui donc je suis? » le premier niveau est à strictement parlé philosophique avec des questions disons classiques de philosophie et d’histoire de la philosophie. Pour ce qui est de la seconde rubrique elle est plus accès sur la société contemporaine et donc plus risquée en terme de philosophie. Il est question pour moi dans la construction de ces articles de montrer à mes lecteurs que l’ont peut penser très différemment des problèmes très complexes qui ne donnent usuellement lieu qu’à des débats et donc des opinions. Un débat au sens commun c’est choisir entre oui ou non en réponse à une question donnée. Or c’est là une source d’opinions et vue l’importance des questions que l’on peut se poser actuellement je pense que l’opinion est le meilleurs moyen soit de se tromper ou au mieux de ne pas bien voir les enjeux profonds et la réalité propres aux problèmes posés. Ceci représente donc un risque pour moi au sens où une telle démarche m’amène à me prononcer, à prendre position ce qui n’est pas une chose que l’on a l’habitude de faire en philosophie. Soyons honnête, quel est ce risque? C’est celui de tromper les gens en me trompant moi-même. Mais est-ce une raison pour renoncer à cette démarche? Je ne le pense pas. Au contraire même, et j’essaie de faire de cette difficulté une exigence pour réponse aux questions que peuvent se poser mes lecteurs et à la curiosité que peut susciter la philosophie à leur égard. Je suis bien conscient qu’en ma seule qualité d’étudiant je ne peux répondre de façon suffisante à une telle exigence, mais m’y risquer c’est aussi d’une part risquer d’apprendre et de m’améliorer et d’autre part permettre à autrui d’avoir accès à une démarche de compréhension sensiblement différente de celles auxquelles on peut avoir couramment accès. Je ne me cache pas de mes faiblesses, au contraire puisque je prends ouvertement ce risque philosophique de me confronter à l’actualité et je n’ai pas non plus l’intention de faire de la philosophie une autorité quelconque en soutien à mes analyses.

      Bien au contraire et cela me conduit à vous répondre pour ce qui est du fond. Déjà la question n’est pas de savoir « ce que je suis ». Quand j’écris avec cette démarche philosophique je ne suis pour ainsi dire personne. Dans le cadre de cet article, j’analyse ce qui est dit, je délaye, j’étaye, creuse et reformule pour dégager des contradictions ou des paradoxes. Par ailleurs et à moins que vous ne vous soyez arrêté à la seule critique de cette vidéo il y a tout de même une argumentation. Je distingue ensuite trois niveaux qui, pris ensemble, se gênent mutuellement dans leur compréhension. Une fois ces trois domaines séparés on voit une vieille querelle d’intérêts politiques, puis une question qui pose un véritable enjeu quant à l’éducation nationale et enfin un problème classique de philosophie. Le fait d’avoir séparé ces trois niveaux d’analyse m’a permis de ne pas entacher les deux dernières dimensions de la première. Aussi ai-je mis en avant une véritable nuance quant à l’enseignement de cette théorie des genre, en avançant non pas qu’il faut simplement le proscrire mais en expliquant quelles sont les conditions auxquelles il faut suppléer pour pouvoir le faire convenablement. Et ces conditions sont bien argumentées, par la prise en compte du « public » jeune auquel l’enseignement en question s’adresse ou encore par la différence entre une théorie scientifique et une théorie idéologique.
      Ceci m’amène à vous répondre au sujet de la sociologie. Est-il utile de rappeler qu’il y a tout de même une différence fondamentale à faire entre une science dite « dure » et une science « humaine »? La sociologie n’est pas une science en ce sens qu’elle ne répond pas aux critères de scientificité tels que les protocoles expérimentaux, la falsifiabilité… On peut à ce sujet s’en référer à Francis Bacon ou bien encore à W.O.Quine et bien d’autres philosophes des sciences et/ou épistémologues.
      Ensuite vous semblez dire que je soutiens le Front National. Cela me surprend car je crois savoir que le Front National est contre l’enseignement de la théorie des genres alors que je ne suis pas de cet avis. J’ai dit et réaffirme qu’il est très intéressant d’intégrer des éléments de sociologie et de recul philosophique dans les programmes. Et j’ajoute que les intégrer dans les programmes ce n’est pas les intégrer dans les disciplines mêmes. C’est pourquoi je soutiens qu’il ne faut pas enseigner la théorie des genres dans le cours même de biologie mais dans la discipline qui correspond le mieux à cet enseignement bien particulier, c’est-à-dire la philosophie.
      Il est surprenant pour moi de constater que critiquer en quelque façon la gauche implique automatiquement d’être de droite, et même d’extrême droite quand on l’évoque dans ses analyses. Je me permets aussi de vous faire remarquer qu’un réactionnaire est contre le système. Or je ne suis pas contre le système mais dans le système, je l’accepte, l’analyse, le pense et l’apprécie pour ensuite en proposer des révisions, et des révisions partielles et nuancées !
      Pour terminer ici au sujet du Front National, vous semblez dire que je ne le critique pas, mais en quoi ? Est-il gênant que ce parti puisse avoir une position en partie acceptable sur quelque sujet que ce soit ?

      Je conclurai sur la dernière phrase que vous avez écrite. Vous me conseillez de choisir un sujet « moins abstrait ». Mais celui que vous me proposer est quant à lui abstrait alors que ce dont je parle est concret. Si je n’ai pas la « maîtrise » parfaite de ces sujets, je pense l’avoir suffisamment pour les prendre comme objet de pensée puisque je travail depuis plusieurs années dans le milieu de l’éducation en tant que surveillant, professeur particulier de philosophie, professeur de chant, responsable d’internat de lycée, responsable de nuit en cité universitaire ou encore co-gérant d’une radio de lycée etc. J’ai ainsi eu l’occasion de discuter avec beaucoup de professeurs, de responsables d’établissements, d’agents d’entretient, de parents d’élèves et plus récemment justement, de professeurs de SVT. Je ne vous dis pas cela pour « avoir raison » mais seulement pour vous montrer que je tente d’avoir une maîtrise toujours plus grande de ces sujets car comme moi vous devez penser qu’ils sont de première importance. Peut-être avez-vous votre expérience propre et surtout votre argumentation. Car je ne vois pas en quoi ma position quant à l’enseignement de la théorie des genres en biologie ne tient pas.
      Enfin vous avez tout à fait raison quant à me dire qu’il serait intéressant de disserter sur le sujet que vous me recommander. Et il n’est pas impossible que je me penche sur cette piste prochainement. Mais ce sera l’objet de l’autre rubrique, car je me fixe aussi pour limite de ne pas être trop long dans ces articles de « Philothérapie » car ils ont principalement vocation à être lu par des personnes qui n’ont pas forcément l’habitude de faire de la philosophie en tant que telle.

      Voilà, j’espère vous avoir convenablement répondu et j’attends votre avis sur ma façon de fonctionner ou encore sur ma démarche. Peut-être en profiterez-vous aussi pour argumenter davantage aussi vos critiques et voir à travers ma réponse que je ne suis pas un simple « réac' » mais que je sais aussi reconnaître de très bonnes choses. Je suis d’accord certains arguments « d’Eric » sans pour autant être d’accord avec la position qu’il soutient. Je l’ai démontré dans mon article en exposant clairement ma position et sa structure argumentative. Car être « contre » la théorie des genres (qui d’ailleurs dit des choses fortes intéressantes) c’est se priver et priver nos jeunes élèves d’une dimension réflexive rare et précieuse dans des programmes qui ne laissent que peu d’autonomie intellectuelle sur ce qui est transmis.

      Sur ce je vous remercie de l’intérêt que vous avez porté à mon travail,
      Très bien à vous,

      Loac

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  2. Et voici pour vous le travail que vous m’avez suggéré « Nationalisme et patriotisme sont-ils un communautarisme d’Etat ? » que k’ai sous-titré « Les fondements politiques d’une théorie constructive » dans la rubrique Pilothérapie, Article n°30.
    Très bien à vous,
    Loac

    PHILOTHÉRAPIE : Article n°25 : Nationalisme et patriotisme sont-ils un communautarisme d’Etat ? Les fondements politiques d’une théorie constructive.

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