PHILOTHERAPIE

PHILOTHÉRAPIE : Article n°52 : Peut-on agir face aux migrants ? Deuxième partie : Une morale à dimension culturelle : réification entre l’État et la culture.

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  1. Cette action a-t-elle une moralité culturelle ?

L’Homme tend à simplifier, à délimiter, à circonscrire du sens, des territoires, des populations : il définit. Son mode de saisie des choses implique donc d’en figer le sens, de poser des limites : déjà par la vue de formes sensibles qu’il parvient à distinguer, aussi par le langage qui les fixe à son esprit. Or et c’est aussi la difficulté à laquelle il se confronte, notamment en philosophie, l’Homme ne pense ni n’évolue dans un monde proprement fixe. « Tout change rien ne demeure » nous disait déjà Héraclite. Et cette question du rapport de la permanence à la mobilité, de la fixité au mouvement, traverse l’histoire de la pensée en toutes ses investigations ; aussi à travers le rapport du particulier au général, du général à l’universel, entre l’un et le multiple, ou encore entre rupture et continuité. De même, la perception philosophique de la culture regroupe et recoupe en elle ces mêmes tensions de fond. Les Droits de l’Homme définissent la nature universelle de l’Homme de manière si élémentaire qu’ils fixent et empêchent donc toute autre considération dynamique de ce derner. Car l’humanité dans sa réalité n’est pas seulement fixe mais également en mouvement, en évolution permanente. Aussi une morale qui s’appuie que sur cette seule caractéristique figée de l’humanité est une morale incomplète, car elle n’étudie ni n’aborde le caractère dynamique du contexte qui pourtant permet de déterminer la moralité possible de l’action. Par là, pour conférer sa dimension culturelle à l’universalité de l’acte moral, il convient de déterminer la nature culturelle de l’Homme.

philo cassirer art visionS’il induit l’idée de fuir le déplaisir au profit du bien-être, l’Homme a aussi la capacité de saisir et de produire du sens. C’est ce que Cassirer appelle, dans sa Logique des sciences de la culture la « prégnance symbolique ». L’être humain a la capacité de saisir par les sens dans le sensible, dans son environnement, des unités de sens, des « signes », qu’il est ensuite capable de mettre en relation pour cette fois créer du sens. Je vois une forme globale qui contient d’autres formes avec ses qualités, je les mets en lien, en relation, pour déterminer l’objet face à moi que je définie et que j’appelle « lapin ». Cette prégnance symbolique est à la source même de ce qu’est l’Homme, c’est-à-dire que cette capacité de mise en relation de signes et de sens lui est intrinsèque, inhérent, donc constitutif de sa nature. En reprenant la formule aristotélicienne de l’homme comme « animal politique » pour désigner la nature de l’Homme comme fondamentalement politique, Cassirer montre quant à lui que sa nature est culturelle, que l’homme est un animal culturel ; justement par cette « phénoménologie de la perception », c’est-à-dire cette capacité de mise en relation de signes. Les signes sont des unités de sens, une forme, une couleur ou une texture. Le sens est le produit de cette mise en relation minimale et il se cristallise dans et par le langage ; l’art, le mythe et toute autre modalité de mise en relation ou de mise en forme. Et le langage lui-même est une mise en relation constante de sens, eux-mêmes produits de mises en relation de signes. Par là, si l’Homme tend à figer le monde par sa com-préhension, il le fait cependant de façon dynamique, par ce jeu permanent de mises en relation. Aussi ce jeu de mise en relation de la conscience symbolique humaine n’est pas seulement une fixation, une compréhension du monde et de ses formes intrinsèquement dynamiques, mais elle est aussi une puissance de création de formes nouvelles. Le langage en est un produit mais le premier des produits formels de la conscience symbolique est bien l’art. Les arts premiers ou primitifs constituent les premières formes non naturelles créées par l’Homme. C’est ce qui justifie tout l’intérêt que l’on porte à ces premières formes d’art, notamment en anthropologie. L’Homme est ainsi capable de faire apparaître des choses qui ne se distinguaient pas initialement dans sa compréhension du monde. Aussi cette compréhension du monde, cette capacité de mise en relation de ces signes est aussi et en même temps une capacité à produire des formes nouvelles, à enrichir le réel de formes qu’il ne contenait pas initialement en lui. Par cette puissance de mise en relation propre à l’Homme, ces formes sont elles-mêmes mises en relation pour produire des formes toujours plus nouvelles, toujours plus complexes et globales, jusqu’à opérer la mise en forme ultime, une mise en forme globale dans ce jeu de mise en relation incessante : la forme culturelle. En ce sens l’Homme est donc bien un animal culturel, et non un animal seulement politique, fuyant simplement le déplaisir au profit du plaisir. C’est donc là aussi et peut-être bien mieux encore ce qui distingue l’homme de l’animal. Et c’est aussi là ce que nous avons tous en commun, au-delà de nos différences de formes, philo cassirer f legerc’est-à-dire au-delà de nos différences de culture. Car pour Cassirer, la forme est synonyme de culture. Aussi pour se comprendre et s’entendre faut-il comprendre que nous sommes tous soumis à cette loi naturelle humaine de mise en forme du monde, qui induit une mise en forme de l’Humanité par la production de cultures. Aussi un acte moral universel a-t-il à se fonder à la fois sur un socle universel et formellement juridique, notamment par les Droits de l’Homme, mais aussi sur cette universalité culturelle, elle aussi naturelle, c’est-à-dire propre à la nature humaine. C’est là un point de réification qui va au-delà de ce sur quoi porte les travaux de Cassirer, qui ne poursuit pas son travail de fondation et de réification logiques des cultures à une philosophie morale et politique. Si je ne peux pas ne pas reconnaître en l’autre être humain son humanité consistant à fuir le déplaisir et à rechercher le bonheur, je ne peux pas non plus ignorer que celui-ci contient – tout comme en moi – en lui cette formidable puissance de mise en relation du monde. C’est aussi en ce sens que je peux agir moralement pour autrui, en reconnaissant en lui cette nature propre à saisir et à produire du sens. Le sens est intrinsèque à l’humanité et l’humanité est un trésor de significations. En ce sens est-elle précieuse, en ce sens a-t-elle à être préservée pour et en vertu de ce qu’elle est par nature : un puits de sens dont elle regorge tant en puissance, qu’en actualisation permanente à travers les organes de ses cultures.

L’humanité n’est donc plus une entité métaphysique figée mais elle s’incarne dans sa réalité, comme capacité de mise en relation de sens pour mettre en forme le monde sous la forme de cultures. Agir moralement c’est donc toujours agir universellement, mais aussi selon cette nature intrinsèquement culturelle de l’Homme. L’agir culturel serait une forme d’action plus proche de la raison pratique que ne le serait la seule considération universelle, métaphysique, de l’acte moral. Ce n’est donc pas seulement l’Homme comme animal politique si insuffisamment minimalisé par les Droits de l’Homme que je dois préserver par l’acte moral, mais c’est aussi et peut-être même surtout l’Homme comme animal culturel que je dois considérer à travers le bien-fondé de mes actions. Car l’acception culturelle de l’Homme fait bien plus sens que sa seule considération politico-juridique, justement parce que l’Homme se mesure à l’aune de sa capacité à porter et à produire du sens. Notons que le terme de « sens » contient en lui deux acceptions : l’une comme « signification », comme définition, et l’autre comme signalisation, comme une indication de direction. Là se constate encore que le sens donne et intègre en la nature de l’Homme sa définition et sa direction, donc sa capacité de fixité mais aussi et dans le même temps sa capacité de mobilité. Le sens culturel de sa nature réifie donc bien la capacité initialement opposable de l’Homme a figer, à définir, mais aussi et dans le même temps à rendre dynamique par sa capacité de mise en relation libre, qui est aussi une capacité à se donner une direction formelle, à produire et se donner une culture.

Voilà donc dans le même temps ce que sont l’Homme et la culture, ainsi que l’acte moral entier et fidèle à l’objet qu’il se donne ainsi de considérer en vue de l’acte éthique. Lorsque l’on passe de l’acte universalisable à l’action pratique, il faut aussi en passer par l’aspect culturel qui permet aussi de préétablir cette moralité, comme un chainon jusque là manquant entre l’universalité et la singularité de l’action morale. L’exilé est donc un être dépossédé de son droit à assouvir ses besoins vitaux primaires, mais aussi et surtout dépossédé de sa propre nature d’Homme consistant à pouvoir porter et produire du sens ; une culture. Aussi la transmission du langage est-elle précieuse pour permettre à l’exilé cette survie minimale. Toutefois cette urgence humanitaire, cette fois de nature culturelle, fait signe vers une considération politique de la légitimité morale de cet agir face aux migrants. Ce en raison de notre implication géo-politique vis-à-vis des cultures et des États concernés par cet exode. Parmi ces étapes de la genèse d’une action morale, suite à l’universalité et à la culture, vient l’aspect politique et juridique qui sont des produits relationnels, une des formes contenues dans et par les formes culturelles. Dès lors est-il possible à présent de considérer la question de la légitimité politique quant à savoir si l’on peut agir face aux migrants, l’occasion aussi d’opérer cette ultime réification entre l’État et la culture.

  1. Quelle légitimité politique à cet agir ?

« Toute personne qui aura, par son aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France sera punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 Euros. ». Extrait de l’Article L622-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, Partie législative, Livre VI : Contrôles et sanctions, Titre II : Sanctions.

philo-migrant-paysageDe prime abord, la loi française semble entrer en contradiction avec le cheminement méthodique qui vient d’être engagé. Toutefois, nous avons à présent à l’esprit que la contradiction n’est pas seulement motif de rupture mais qu’elle peut aussi aller dans le sens d’une reconstruction, d’une mise en concours commun au-delà de la simple concurrence apparente ; ce que nous avons aussi désigné sous le terme de réification. Aussi faut-il d’abord réviser ce qu’est la légitimité de la loi. Les lois sont le produit d’un organe démocratique, le pouvoir législatif. Notre démocratie se fonde intrinsèquement sur l’idée de contrat politique et social comme émanation d’une volonté générale. Cette même idée de contrat apparaît chez Hobbes, philosophe anglais du XVIIe siècle. Dans un contexte sanglant de Réforme, Hobbes construit une philosophie politique qui se doit de répondre à l’urgence d’une sécurité sociale absolue. Ce contexte instable et violent a certainement favorisé l’expérience de pensée qui est au fondement de sa philosophie morale et politique ; celle de l’homme à l’état de nature. Cette expérience de pensée permet de modéliser et donc de comprendre ce qui oblige et pousse l’homme à se soumettre à un gouvernement non plus naturel, voire sauvage, mais à un gouvernement politique et raisonné. Car à l’état de nature, l’homme est régit par les lois de nature, celles qui lui font disposer de tous les droits quant à assouvir son conatus, son désir naturel de persévérer dans l’existence ; son désir de manger, de se mettre en sécurité et plus généralement de pouvoir disposer de tout ce qui peut concourir à ses fins. En ce sens l’homme à l’état de nature possède un droit et une liberté absolus à disposer de sa vie et de philo-migrant-mainstout ce qui peut lui permettre d’en disposer. L’état de nature est donc un état d’urgence permanent. Car l’homme n’est pas seul ; il évolue dans un environnement hostile déjà parce que tous les hommes, comme lui, disposent de ce même droit absolu ; de faire ce que bon lui semble pour sa survie. L’homme a le droit de voler l’autre pour sa survie, mais l’autre a le droit de le tuer pour reprendre son bien ou bien pour le voler à son tour. Et tous les hommes sont égaux en ce qu’ils possèdent tous ce droit naturel absolu. Même le plus fort des hommes n’échappe pas à la règle, ne serait-ce qu’en raison de son besoin de dormir. Le plus faible peut à l’occasion faire front avec d’autres hommes pour avoir raison du plus fort ou du mieux loti. L’état de nature est un état humain de défiance et de crainte permanente ; un état de « guerre de tous contre tous » ; en cela, « l’homme est un loup pour l’homme » (Hobbes, Elements of law.). Là se pose alors la question de savoir ce qui va bien pouvoir pousser l’homme à se sortir de cet état permanent de crainte, voire de danger de mort. Selon Hobbes, c’est sa raison qui le guidera vers la sécurité politique. Avant le contractualisme de Hobbes, la raison était considérée comme la marque, la présence de Dieu en l’homme comme une marque de fabrique en même tant qu’un lien avec le divin. Or, pour Hobbes, il n’en est rien. L’homme est initialement une créature naturelle comme les autres. Et sa raison n’est pas divine mais seulement faculté de calcul. Dans la poursuite de ses intérêts, dans cet état de nature, sa raison le guide, concoure à sa survie en milieu hostile. Mais en tant que faculté de calcul, elle lui permet aussi de voir au-delà de l’immédiateté de ses besoins, elle le pousse à aller au-delà de cet état de nature justement pour se mettre toujours plus à l’abris des dangers de cet état permanent de guerre de tous contre tous.

philo hobbesCe calcul consiste à voir son intérêt de survie au-delà de l’immédiateté que cet état de nature induit et semble imposer. Il s’agit de comprendre que si l’on renonce tous à notre droit naturel absolu de concourir à notre propre survie, l’on n’aura plus à se craindre les uns des autres. L’objectif est de rechercher la confiance plutôt que la défiance, cette dernière n’étant finalement pas si optimale pour concourir à son bien-être. La difficulté est justement de pouvoir se faire confiance. Pour cela est-il question de conclure un pacte commun, qui consiste à renoncer à ce droit absolu, à cette liberté totale de se doter des moyens concourant à assouvir son conatus. Pour que ce pacte ne soit pas rompu, il est alors nécessaire de transférer ce pouvoir absolu, ce droit de nature, à une seule personne ou à un groupe de personnes. Seule une personne, qui deviendra alors le souverain, aura la jouissance absolue de ce droit de nature. Alors ce pacte devient et scelle un contrat. C’est ce troisième homme entre soi et l’autre qui consolide et assure la confiance en ce pacte de chacun envers chacun, pour sortir alors les hommes de cet état de guerre ou défiance de tous contre tous. C’est là que se joue la nécessité politique pour l’homme, en ce contrat. C’est donc avec Hobbes que nait le contractualisme politique (voir à ce sujet l’article rubrique Philothérapie, Le contractualisme de Hobbes ou la racine pivot de notre politique contemporaine.). Et pour que ce contrat vaille pour tous, il faut que celui-ci se contracte entre tous les hommes d’un territoire donné et en même temps, de tel sorte que personne n’y échappe et ne puisse le contester. Ensuite alors se nouent les différents régimes possibles que ce contrat politique minimal peut induire. Si pour Hobbes, et à l’aune de son contexte historique, le régime politique qui répond le plus à l’urgence de sécurité de l’homme est la monarchie, car de nature absolue, cette construction politique contractuelle s’est ensuite vue déclinée chez Locke ou encore Rousseau, pour se poursuivre et se fondre dans des constructions politiques toujours plus complexes, toujours plus élaborées, notamment en des régimes plus démocratiques justement à partir de Locke avec l’apparition de l’idée de propriété privée jusque Tocqueville qui décline les trois grandes directions démocratiques (américaine, britanique et française) dans son œuvre De la démocratie en Amérique.

En somme, c’est le contrat qui noue, scelle et fonde encore aujourd’hui notre politique démocratique française. Encore, le contrat la légitime. C’est ce qui explique notamment pourquoi nous votons tous ensemble, au même moment et sur un territoire délimité. Notre politique nous évite ou est sensée nous éviter l’état d’urgence qui est un état de méfiance de tous envers tous. Ceci déjà nous donne bien matière à réfléchir sur notre situation politique actuelle. Aussi cet article de loi cité plus avant est l’émanation d’une volonté générale qui scelle un pacte, celui de confier à une autorité supérieure le soin d’accepter ou non en son sein des individus étrangers à la communauté concernée par ce contrat politique fondamental : celle du peuple français. En cela nous nous distinguons une fois encore de l’animal ; nous ne sommes pas seulement une population, qui est d’abord un terme éthologique (étude du comportement des espèces animales), mais nous sommes un peuple identifié, en ce que nous nous constituons comme tel politiquement, à partir de notre raison comme faculté de calcul d’intérêts individuels et communs. Plus qu’une faculté de calcul, notre raison est aussi un gage de compréhension du monde, une capacité de mise en relation de celui-ci, d’échange par le langage, l’art, la science et toutes les formes concourantes à l’expression et à l’accomplissement de la nature la plus profonde et intime de l’homme : sa nature culturelle. Aussi notre contrat politique est un contrat de représentativité. Nos gouvernants, élus démocratiquement, prennent des décisions pour nous, en notre nom, aussi justement parce que nous ne pouvons pas le faire sans eux, parce qu’en tant peuple, nous ne serions pas en mesure de nous fédérer par contrat sans ce « troisième homme », celui qui assure la solidité, la validité et la confiance en ce contrat de tous pour tous. C’est le fameux « garant des institutions », institutions qui cristallisent et incarnent à la fois l’émanation de ce pacte social et politique, ainsi que sa garantie en la personne de ceux qui sont élus pour les incarner et les faire respecter.

philo-migrant-democratie-bombeOr qu’en est-il aujourd’hui ? Nos gouvernants sont-ils à la hauteur de leur responsabilité quant à devoir sceller et garantir ce contrat politique commun ? Nos gouvernants sont-ils déjà seulement bien à leur place ? Certainement pas. L’État ne cesse de s’ingérer en des domaines qui ne sont pas les siens, ce qui est pointé du doigt dans nombre d’articles déjà publiés sur ce site. L’État ne doit pas se mêler des questions métaphysiques, ce que stipule notre Constitution qui donnent les modalités fondamentales de notre contractualisme politique et démocratique français. En cela n’a-t-il pas à se mêler des questions religieuses, morales, philosophiques, scientifiques voire même anthropologiques si ce n’est finalement culturelles. Or l’État se prononce, autorise, interdit et légifère ; notamment quant à la théorie des genres, sur laquelle il s’est même posé en véritable ministère de la vérité, à l’instar de l’utopie négative d’Orwell (1984), donc sur la nature de l’homme, domaine qui appartient aux champs de toutes les sciences autres que celle de la politique. Il s’ingère dans le champs même de la culture avec, pour ne citer que cela, le « mariage pour tous », qui fît là encore l’objet d’une réflexion philosophique sur ce même site, dans les questions religieuses en malmenant les principes fondamentaux de laïcité, de morale, du sens éthique de la propriété privée du corps, pour ne citer que quelques exemples qui fissent chaque fois encore l’objet d’articles de philosophie sur ce site. Plus généralement nos représentants se sont mis en décalage avec leur place de représentant, en sortant de leur seul rôle de garant du contrat politique qui scelle et permet notre vie politique et culturelle. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons l’impression d’être divisés en tant que peuple, alors que tous les éléments sont réunis pour que nous fassions front ensemble au devant même des questions qui, si elles ne concernent pas nos hommes politiques, nous concernent. Ce qui nous concerne c’est cela même qui est avancé dans le corps de cet article ; de s’informer, de s’étonner, de s’interroger, de philosopher, c’est-à-dire de suivre une méthode de réflexion pour décider, pour agir dans et à travers nos organes d’expression démocratique et culturelle. C’est là le sens plus global et juste de notre citoyenneté, celle du citoyen éclairé. Or en déviant de sa seule mission de représentativité, c’est toute nos institutions politiques et culturelles que nos dirigeants déstabilisent. Sans possibilité d’être représentés, nous nous fourvoyons, nous nous méfions de plus en plus les uns des autres, en nous opposant ou en nous taisant, car notre contrat social et politique est de moins en moins solide, il est de moins en moins garanti. Aussi tente-t-on de se mettre à l’abri chacun à notre façon des menaces nombreuses qui pèsent sur nos droits, nos certitudes et nos espoirs. Remarquons une fois encore que nous sommes en état d’urgence sans durée déterminée ! De même, notre politique internationale nous échappe elle aussi. Qui décide aujourd’hui de ce que doit ou non être l’action nationale française dans le monde ? Le peuple ? Certainement pas. Nos gouvernants agissent aujourd’hui en notre nom mais hors de portée de nos volontés. Pire encore ne nous laisse-t-on pas la seule opportunité de faire émaner une telle volonté. « Mêle-toi de ce qui te regarde ! » Dirait-on à un enfant qui s’ingèrerait en des domaines qui ne sont pas à la portée de sa volonté. La volonté d’un dirigeant politique ne doit pas lui être propre et personnelle, c’est-à-dire personnifiée, ou même idéalisée, mais elle doit être celle du peuple qui le choisit pour l’incarner et non pour la lui imposer. Si elle seule gouverne, la volonté d’un seul homme ou d’un seul parti va à l’encontre du gouvernement de la volonté populaire, celle donc du peuple pour le peuple et par le peuple. Le contrat politique est aujourd’hui unilatéral au sens où le peuple continue de consentir au respect des lois et des institutions qui cristallisent le contrat politique fondamental de notre État et de notre culture, tandis que ce troisième homme, l’État en ses trois grands organes de pouvoirs séparés, ne s’oblige plus beaucoup à se laisser gouverner par la volonté générale. Les exemples sont innombrables et nous citerons ici seulement le référendum de 2006 sur la Constitution européenne, où le peuple vota en sa défaveur mais qui pourtant fut tout de même imposé à sa volonté générale. De même cette « peur des extrêmes » fait-elle signe vers cet affaiblissement politique et démocratique que nous connaissons car cette crainte n’est pas celle d’une maladie de notre société, mais elle est bien plus la crainte d’un symptôme (Voir l’article n°47 rubrique Philothérapie, Marine Le Pen est-elle une menace pour la France?). philo-migrant-syrie-destructionPourquoi craint-on ainsi la possibilité de voir ressurgir un régime de dictature, quelle qu’en soit la forme ou la considération ? C’est parce que cela est peut-être finalement possible alors que nos représentants sont sensés devoir en garantir l’impossibilité. Or la séparation des pouvoirs, pour ne pas dire qu’elle est devenue bien artificielle, est à présent très poreuse. Le pouvoir exécutif s’identifie à présent au pouvoir législatif. Quand il le veut, le gouvernement fait voter une loi, par entente entre ces deux organes exécutif et législatif, et aujourd’hui par l’intermédiaire du 49.3 qui sape intégralement la volonté législative du peuple à travers ses représentants de l’Assemblée Nationale. La justice ne nous appartient plus car elle est mécanique, elle est de plus en plus un glaive que l’on a, plus ou moins, la possibilité ou les moyens de manier ou de faire ployer selon que l’on soit, ou non, partie intégrante du peuple. Plus généralement tout ce qui n’est pas en accord avec la volonté de l’État est relégué au terme condescendant de « populisme ». Or la démocratie est populiste par nature ! Elle est le gouvernement du peuple, pour et par le peuple ! Ce combat contre le populisme, quel qu’en soit la forme, est une façon de reléguer ce que peut aussi être, peut-être qui sait de ce que doit être la démocratie, au rang d’extrême, coinçant ainsi le peuple entre le renoncement à la représentativité authentique et la « tentation des extrêmes ». L’État ce n’est pas « moi », c’est-à-dire une personne, un parti, une idée, ou un combat de tous envers chacun, mais depuis 1789 l’État se veut être le peuple en son émanation volontairement électorale et démocratique. Si le peuple consent encore à observer ce contrat politique, c’est qu’il n’est pas sans raison, c’est parce qu’il sait sciemment ou intuitivement que là se trouve la condition minimale de son intégrité, de sa sécurité et de son identité : du moins pour l’heure. Toutefois et pour ne pas céder à l’état de défiance ou à l’état d’urgence, le peuple, c’est-à-dire chacun en tant que citoyen, se doit de se reprendre en main en se ressaisissant justement des questions qui sont les siennes, et en redonnant ainsi la place qui revient à chacun dans le processus qui mène à l’action commune. Aussi le philosophe est celui qui est en mesure de faire cet effort méthodique et rigoureux, de proposer les directions intellectuelles et réflexives propres à optimiser les conditions de possibilité d’une action individuelle et collective, morale et éthique, qui considère l’Homme en sa nature. Or les dirigeants politiques ne cessent de se revendiquer être les pourfendeurs de valeurs qui ne leur appartiennent pas en propre et qui, par-dessus tout, ne sont pas celles que leur place est sensée leur permettre de saisir et de représenter. Aussi, lorsqu’ils prétendent agir à l’échelle internationale au nom des « valeurs de la France », c’est-à-dire au nom de nos universaux, ils commettent encore une fois une grave erreur. Car, comme nous l’avons déjà affirmé, un universel philosophique est une construction libre de l’esprit, qui vise de surcroit à le rendre autonome donc, au sens kantien du terme, critique. De ce seul fait, un universel ne peut être imposé sans se voir de facto corrompu à autre chose qu’il n’est ou ne pourrait seulement se vouloir être initialement. Comment implanter ou imposer une liberté sans la dénaturer ? C’est impossible, cette fois la contradiction est indépassable. Et l’erreur politique est impardonnable. Comment pardonner à nos dirigeants de s’être ainsi mêlé de notre philosophie et de nos valeurs culturelles pour aller s’ingérer dans les affaires d’autres peuples ? A-t-on élu des dirigeants du monde, ou bien plutôt les gouvernants d’un, le peuple de France pour et en sa seule volonté ? Ils sont seulement les garants de notre seule volonté de peuple français avant si ce n’est sans celle de tout autre peuple. Et il nous revient à nous seuls de choisir notre attitude et notre morale au devant de n’importe lequel de nos peuples voisins. Notons également ici que l’influence internationale est bien loin d’être synonyme d’ingérence internationale, que l’influence ne signifie pas forcément l’exportation, l’implantation, l’imposition ou la domination. L’influence peut se faire par rayonnement. Si nous savions déjà, en tant que peuple, nous guider et nous garantir d’agir sous l’égide des valeurs que nous choisissons et que nous nous donnons librement, déjà y gagnerons-nous en influence, en éclat, en exemplarité et donc en influence ; sans avoir besoin d’aller dicter quelque philosophie que ce soit à des peuples ou des gouvernements qui, de surcroit, se distinguent de nos choix et de de nos réflexions tant sur les plans politique, philosophique, historique que culturel. Car ces ingérences politiques françaises ont des conséquences, et des conséquences très graves ! Sans avoir à se donner la peine de trancher de savoir qui de tel ou tel camp a raison ou tord entre rebelles, civiles et soutiens populaires ou étatiques de tel ou tel régime, nous sommes fondamentalement dans l’erreur de ce que nos politiques œuvrent et agissent en-dehors de la légitimité qui est la leur ; assurer le contrat politique entre les membres du peuple français qui le fondent, le délimitent, le définissent et le déterminent par leur seule volonté ! Car se prononcer sur telle ou telle situation en Syrie ou ailleurs, c’est poursuivre, accorder et donner crédit à des décisions qui n’étaient pas initialement l’émanation de notre volonté, ni encore moins d’une quelconque véritable légitimité. Aussi, si le peuple français s’est ainsi vu trahi pour commettre de surcroit de pareilles erreurs, rien ne l’oblige à poursuivre et prendre part à ce scandale politique et démocratique national et international. C’est pour cette raison déjà que nous nous devons de les arrêter, car ils agissent en délinquants politiques et démocratiques dans et en dehors de nos frontières. Et ces apprentis sorciers n’endossent pas même la responsabilité des conséquences de leurs actes ; ils se défaussent et accusent encore ceux qui tentent de le faire à leur place, ce que nous allons montrer et analyser. Pire encore est de constater que nous en faisons les frais ; avec le terrorisme et cette vague migratoire que « nous » avons déclenché. Il est plus que temps de se rendre compte de ce que nos représentants font en notre nom, et sur notre dos. Car cette distinction voire ce grand décalage entre nous, peuple, et nos représentants, nos voisins de par le monde ne sont pas forcé ni forcéphilo-migrant-syrie-ville-detruitement en mesure de le voir ou de seulement pouvoir opérer une telle vue de l’esprit. Il faut donc revoir et réviser drastiquement notre représentativité, est l’état d’urgence. Ensuite doit-on se présenter de nouveau à nous-même et au monde, déjà par notre capacité à nous mobiliser intellectuellement, ce que nous avons avancé à travers la question de l’opportunité de notre agir, puis moralement et par suite donc, culturellement : c’est ce qui structure et donne sens à notre citoyenneté, en tant que nous sommes les dépositaires au présent du passé comme de l’avenir des Lumières.

Et n’allons surtout pas croire qu’il sera toujours temps de le faire plus tard ou même demain, bien au contraire se doit-on d’avoir à l’esprit que très prochainement nous n’aurons plus la seule opportunité tant d’agir que de seulement s’interroger sur ces sujets. Car ce mercredi 23 novembre 2016, « deux audiences étaient prévues au tribunal correctionnel de Nice : deux procès auxquels sont convoqués Cédric Herrou, agriculteur, militant associatif, d’un côté ; et Pierre-Alain Mannoni, universitaire, chercheur au CNRS, de l’autre. Tous deux sont poursuivis pour « aide à l’entrée et au séjour » et, pour Pierre-Alain Mannoni, « à la circulation » d’étrangers en situation irrégulière » nous informe La Croix dans son article du 23 novembre 2016 écrit par Coralie Bonnefoy, L’aide aux migrants en procès à Nice (http://www.la-croix.com/France/Justice/Laide-migrants-proces-Nice-2016-11-23-1200805272). « Six mois de prison avec sursis ont été requis contre le premier. Le jugement a été mis en délibéré au 6 janvier. Le procès du second a été renvoyé au 4 janvier. »

Notre système démocratique nous empêche donc ou tend ainsi de nous empêcher d’atteindre et d’examiner les questions philosophiques de fond qui permettent l’action pratique, intellectuelle, morale, culturelle et politique en faveur des migrants. Et ce cette fois par des moyens juridiques. Or c’est d’abord l’État qui est gravement responsable de cette situation, en ne respectant ni ne faisant respecter le contrat politique représentatif qui est tout autant le sien que d’abord le nôtre ! C’est la raison pour laquelle, toujours dans cet article de La Croix du 23 novembre 2016, « membre, comme Cédric Herrou, de Roya Citoyenne, Suzel Prio se désole de voir les deux hommes devant la justice : « Nous avons un grand sentiment d’injustice. C’est surréaliste. Ce n’est pas nous les délinquants mais les pouvoirs publics qui non seulement se défaussent sur les citoyens, mais en plus leur tapent dessus. » ».

Là en effet nos représentants sont bien mal à l’aise quant à considérer tant par la pensée que par les actes l’ampleur et surtout la nature, l’origine et donc la responsabilité qui leur revient face cet exode. Là encore c’est nous peuple qui sommes confrontés aux conséquences d’actes qui ne sont pas véritablement les nôtres. Comment donc qualifier l’immensurable gravité d’une telle accusation envers ceux qui assument de manière exemplaire les conséquences d’actes politiques internationaux qui ne sont pas les leurs ! Car la réflexion que propose cet article présentement, d’autres l’ont déjà opéré de manière suffisante à poser les actes nécessaires afin de répondre à la question de savoir si l’on peut agir face aux migrants, et surtout face à cette urgence humanitaire. Songeons ici de nouveau à cette idée de procès de l’histoire. Allons-nous être les complices, même passifs, d’une telle erreur historique, nous français ? Car aider l’autre, ce n’est pas en faire un français, ce n’est pas en faire un « immigrer » mais c’est encore une fois et avant tout savoir être et se comporter comme des êtres humains et culturels et non comme des sauvages ignorants et égoïstes face à d’autres êtres humains également de nature culturelle, tant bien même leur expression formelle, donc culturelle, serait seulement différente de la nôtre. Comment ne peut-il pas nous revenir d’agir de la sorte ? D’autant que l’État n’est plus en mesure d’agir, ou ne veut-il tout simplement pas ou plus le faire, surtout s’il est déjà délégitimé et corrompu par son propre agir immoral et irresponsable sur le plan représentatif. Le peuple n’a-t-il pas la responsabilité, en la personne morale et rationnelle de chacun des citoyens qui le constitue, d’agir enfin comme il convient ; comme des êtres humains et culturels par nature ? L’État a bien du soucis à se faire et son silence vaut parole, si ce n’est aveux. Car comment peut-il se défendre de ses actions illégitimes d’ingérence, au devant de l’exode massif de peuples qui payent ainsi l’arbitre financièrement intéressé de ces actes ? L’urgence n’est pas et ne doit plus être un état, mais l’urgence doit être l’État ; dans le rétablissement de sa représentativité, dans la remise en ordre de sa juste place, de laquelle doit découler et procéder celle qui revient à chaque organe de notre démocratie éclairée, celle de la morale et de l’éthique, de la philosophie, de la religion, de l’anthropologie, de la sociologie, de l’éducation et de tout ce qui fonde, constitue et assure notre patrimoine contractuellement, politiquement et culturellement humain. Est-il nécessaire de rappeler si ce n’est de marteler que cette question première, celle de l’opportunité seule de l’agir dans et par cette étude philosophique du « peut-on », que cette question est essentielle et cruciale, car si l’on nous prive de la seule possibilité d’agir moralement, l’on nous privera alors de toute morale, donc aussi de toute pensée qui la produit et la permet, de ce qui nous fonde, nous meut et nous identifie ! Si l’on suit et valide en quelque manière que ce soit la logique qui est celle imposée par cette situation, c’est la pensée même qui sera reléguée non plus au rang d’extrême, mais au-delà même de ce dernier, c’est-à-dire au rang de ce qui est condamnable, de ce qui n’a pas à être au sein de l’espace publique comme privé. C’est la question que soulève notamment l’Article n°45 rubrique Philothérapie, Qui peut encore parler de démocratie ?, en conclusion duquel finalement l’on peut ajouter que bientôt, celui ou celle qui parlera vraiment de démocratie ou qui agira vraiment en vertu de cette dernière, verra le risque de se faire condamner. Car plus que le transport ou l’aide quelconque à ces personnes exilées, il faut tout de même encore préciser que c’est aussi le fait d’avoir pris des images qui se voit aussi mis en procès. Aussi, moi-même, en tant qu’auteur de cet article, donc nous tous en tant que sujets possibles d’une réflexion libre et méthodique, pourra-t-on se voir condamner pour incitation à l’aide aux étrangers en situation irrégulière sur le territoire national ? Toute personne désirant informer, ou seulement s’informer en allant sur le terrain pourra-t-il risquer de telles condamnations ? Le chemin est tout tracé. Libre arbitre nous revient aujourd’hui de choisir entre ces possibles, surtout à présent que ce libre arbitre de la pensée comme de l’agir vient d’ors et déjà d’être retiré à ces deux citoyens français ; Cédric Herrou et Pierre-Alain Mannoni.

Le gouvernement politique de notre démocratie française ne possède donc de légitimité à agir qu’en vertu de la volonté générale qui émane et a à émaner de son seul peuple. Or, n’en faisant rien, si ce n’est en n’en faisant « qu’à sa tête », il est de facto délégitime. On ne peut agir légitimement en faveur ou non des migrants – sur un plan politique – qu’en accord avec le peuple qui nous mandate pour le représenter par l’émanation de sa volonté générale. Ce doit donc être un peuple informé, réfléchi et en accord avec ses principes et sa nature à la fois culturelle et juridique, qui doit faire émaner sa volonté pour agir. L’État ne contrôle pas et empêche de pouvoir contrôler son immigration, laissant ainsi circuler librement quiconque pourrait aussi avoir des intentions hostiles, l’on songe ici en particulier au terrorisme, et il tend à empêcher le secours de ceux à qui aucun crédit ni aucune présomption d’innocence n’est donné ni même permise. Car accueillir ce n’est pas installer, intégrer ou assimiler. Là encore il faut distinguer ces différents abords de la question morale et politique de cet agir en faveur des migrants. Et celle que nous posons répond déjà à leur seule venue, à leur seule présence humanitaire sur notre sol. Et ce problème de l’agir que nous nous donnons de philosopher pose véritablement la question de savoir ce qu’est d’être français, ce qu’est d’être un peuple, ce qu’est de réfléchir, ce qu’est d’agir, ce qu’est ou ce qui peut guider une morale. Nos représentants politiques font fi du rôle et de l’importance de la philosophie et de toute démarche éclairée sur soi, sur nous ou sur le monde. Dans le même temps font-ils fi de leur place et de leur fonction pour eux-mêmes, pour nous et pour le monde. Ils le font en outre en notre nom, en nos noms à tous, tous synonymes et constitutifs de la « France », sans en assumer le moins du monde les conséquences, tout en se permettant de s’en prendre à ceux qui les assument pour eux, en les condamnant ou du moins en menaçant de le faire, ce qui constitue déjà un acte de dissuasion ignoble. Comment ne pas les en féliciter ? Peut-être justement en les rappelant à l’ordre ! Et là est notre responsabilité, celle de se poser la question d’agir comme des personnes morales, comme des citoyens éclairés, d’agir comme des êtres humains, d’agir comme les animaux culturels que nous sommes, et que nous exprimons ensemble sous la mise en forme culturelle que nous nous devons fièrement de revendiquer sous le nom de « France ». Enfin et pour conclure ; la réification entre l’État et la culture, c’est nous : et ensemble « nous » sommes un faire peuple politique et culturel. Alors « Agis ! Agis ! Agis ! » !gravatar3

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